vendredi 4 mai 2007

1. Une rencontre impromptue

Elle a vraiment un visage fin ; sans éclat et des yeux discrets, ce qui lui donne moins de brillant et plus de charme. Un visage aux traits fins, le nez droit et court d’une enfant, et une joie de vivre que semble dire tout son corps. Tout son être est ravi, réjoui, radieux, exalté et, tourné vers le ciel. Jamais son regard ne se porte en-deçà de l’horizon, jamais son visage ne cesse de sourire à la vie. Aimée de toute part ; par ce photographe amoureux qui la magnifie lui aussi un petit peu, comme il le peut. Il faut la voir tenir une enfant dans ses bras et comprendre à quel point son bonheur est contagieux. Du petit doigt de la main caresser le ciel dans lequel elle baigne, ivre d’extase. Si dans un groupe vous ne pouvez la reconnaître à cause de son turban touareg, cherchez le visage le plus souriant ou le seul souriant, ce sera elle. Si dans un ensemble de femmes mondaines et très belles elle vous semble la moins lumineuse, c’est qu’elle est la plus belle d’entre toutes, mais aussi la plus discrète. Et c’est dans la nature elle s’incarne le plus pleinement. Sur les dunes ou dans les vagues, à chameau ou à cheval, vêtue ou dévêtue, son âme exulte, son regard exalte l’astre du jour, alors que son visage regorge de lumière. C’est là qu’elle sourit à tout ce qui existe et transmet à tout ce qu’elle touche sa voluptueuse chaleur.

Le charme mat des brunes plutôt que la brillante fadeur des blondes. Basanée, discrète, monochrome. Mais les traits sûrs et le regard espiègle et complice lui donnent cet air de candeur oubliée. La fraîcheur d’une source que nourrit seul le bonheur d’être. La force vive d’un électron libre. Qu’elle avance, recule, la grâce est derrière elle.

Pardonne-moi mais je ne te mériterais jamais. Tu es trop heureuse pour moi. Et j’en ai perdu l’habitude. Je n’ai jamais été aussi heureux que tu l’es. Tu pourrais te faner, à notre grand malheur.

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